lundi 1 août 2016

Macaroni ! - Vincent Zabus et Thomas Campi


"Le vieux chiant", c'est comme ça que Roméo appelle son grand-père. Alors, quand il apprend qu'il va devoir passer quelques jours avec lui à Charleroi... c'est une certaine idée de l'enfer pour le gamin de 11 ans. 
Pourtant, cette semaine s'avérera surprenante à bien des égards. Peut-être grâce à Lucie, la petite voisine, qui parlera de son "nono" à elle et qui lui fera découvrir la beauté des terrils, peut-être grâce à son papa qui, pour la première fois, évoquera son enfance, certainement grâce à Ottavio qui derrière ses airs de vieux bougon cache une vie faite de renoncements et de souffrances. 
Une vie qu'un gamin d'aujourd'hui ne peut imaginer. C'était une simple semaine de vacances, ce sera l'occasion de lever le silence qui pèse sur des hommes de trois générations. 
Un récit humain et touchant qui nous parle de l'immigration italienne, du travail des mineurs, de transmission et du difficile accouchement de la parole quand, une vie durant, on a été habitué à se taire.

Pendant que mon pays et ma région s’apprêtent à commémorer les 60 ans de la tragédie du Bois du Cazier, cette BD apportait un certain échos à ce drame dont tout le monde parle encore aujourd'hui.

 Alors que Roméo n'est pas du tout enchanter de passer quelques jours de ses vacances chez son grand-père, le jeune garçon va en apprendre énormément sur la vie de cet homme qu'il surnomme "le vieux chiant", sur sa vie et sur la vie de sa famille.

J'ai énormément apprécié ma découverte de cette BD et de l'histoire de sa création, racontée dans les dernières pages de celle-ci.

Ce n'est pas souvent que j'ai l’occasion de tomber sur un récit se déroulant dans ma région, et surtout un récit qui la présente de manière aussi douce et belle.
Car oui, Charleroi a peut-être souvent mauvaise réputation, mais elle a également un riche patrimoine historique et culturel derrière elle.

Mais cette BD c'est également l'occasion de se rendre compte de son passé d'immigration, et particulièrement de l'immigration italienne.
Qui étaient ces hommes étrangers que l'on a fait venir pour travailler dans nos mines ? Ces femmes, ces enfants, ces familles qui ont été exploitées pour la richesse d'une région et que l'on a longtemps traité comme des moins que rien?

La lecture de cette histoire permet d'y voir un peu plus clair, mais nous permet également de mettre un visage sur ces travailleurs anonymes

Je terminerai ma chronique en vous disant que cette BD fut une très belle découverte, tant au niveau scénaristique que graphique.
Ses dessins sont empreints d'une certaine beauté et ses couleurs mette le tout en valeur d'une magnifique manière.
Si ce n'est pas déjà fait, je vous invite fortement à la découvrir !


Les infos utiles

Le site de Thomas Campi
Le site du Bois du Cazier

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