vendredi 6 septembre 2013

Max




Alors voilà, j'ai lu Max de Sarah Cohen-Scali il y  a quelques semaines et je vous livre - enfin ! - ma chronique sur le sujet. Mieux vaut tard que jamais.

L'histoire de Max commence à Steinhöring en Allemagne, en 1936. Steinhöring est le premier bastion du programme Lebensborn (qui eut dire "Source de vie") initié par Himmler, le "second" de Hitler. Le programme est simple: des femmes, toutes allemandes et ayant les caractéristiques de la race aryenne, s'accouplent avec des soldats SS afin de créer des enfants issus de la "race parfaite": la race des aryens.
Tous ces enfants seront alors adoptés par des familles allemandes importantes, dont le père est souvent général, capitaine, caporal, etc. dans l'armée d'Hitler.

Ainsi donc, Max est le premier fœtus a avoir été créé, et le premier bébé à naitre, le 19 avril 1936, date de l'anniversaire du Führer ! Quel honneur donc pour cet enfants, déjà versé dans l'endoctrinement nazi !

Pour Max, tout est clair, il sait déjà comment va se dérouler sa vie. Il sait qu'à l'âge de 6 ans il sera envoyé dans une Napola, une école où on apprend aux jeunes allemands à devenir de véritables soldats, de véritables guerriers sanguinaires, que l'on entraine à la guerre. Le seul souci de Max est de savoir comment il va "s'occuper" en attendant d'atteindre cet âge envié.

C'est à Kalish en Pologne, où sont envoyés des enfants polonais afin d'être "germanisés" que Max rencontrera Lukas, un enfant juif polonais non circoncis. C'est grâce à ce détail que Lukas est toujours en vie et qu'il se fond dans la masse. Max et Lukas seront ensuite envoyé à la Napola de Posdam où ils seront entrainés, jusqu'en 1944, alors que l'Allemagne commence à prendre la guerre. Il devront s'enfuir et tenter de survivre dans ce qu'il reste de Berlin. Lukas veut qu'ils attendent l'arrivée des Américains, afin de leur raconter leur histoire.

C'est le genre de lecture dont on ne sort pas indemne. Bien évidemment le personnage de Max est exagéré pour les besoins du livre. Aucun fœtus ne pense à la manière de Max dans le ventre de sa mère, mais cela est fait pour que l'on se rende compte de l'endoctrinement qu'on subit tous ces enfants, et plus largement les enfants allemands, durant cet avant-guerre et cette guerre. Ca vous donne la chair de poule !

Surtout quand on sait que le programme Lebensborn de Himmler et Ebner a réellement existé, et existé dans ce but ! Quand on sait que les Napola ont également existé, et ce qu'on subit les enfants qui y vivaient. Tout cela pour "l'honneur" mais surtout pour réalisé les rêves d'un homme complètement fou et mégalo !

Mais, même si le personnage de Max est créé pour être détestable (je ne nie pas que pendant ma lecture j'ai eu envie de lui mettre des claques !), on s'y attache très facilement. On se rend compte qu'il n'a pas demandé à vivre cette vie, qu'il n'a pas demandé à être endoctriné comme il l'est et que malgré tout, il a quand même un bon fond, surtout en grandissant au contact de Lukas, qui lui, est son exact opposé.

C'est en tout cas une lecture que je recommande, ne serait-ce que pour avoir un idée de ce qu'il se passait entre 1936 et 1945. Même si tout cela est romancé, le fond de l'histoire lui, est vrai. C'est une lecture qui choque, mais qui fait également réfléchir.

Coup de cœur !

2 commentaires:

  1. J'ai vraiment de le lire celui là. En tout cas, ton avis renforce mon idée.

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  2. Oui, c'est vraiment un livre que je conseille, maintenant il ne faut pas être trop sensible non plus, parce que les propos du narrateur sont assez durs, surtout au début du livre.
    Mais heureusement, il se rattrape par la suite. Je n'en dis pas plus ;-)

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